Quel impact de l’inflation sur les crédits et les dépenses contraintes ?

La hausse des prix constitue l'un des moteurs clés pour l’économie, à la condition d’être contenue autour de 2%. En dessous et au-delà, la situation peut être critique à bien des égards, notamment pour l’octroi de crédit et les dépenses contraintes. Nous vous expliquons les impacts de l’inflation.

Depuis fin 2021, les prix flambent en France et dans le monde entier. Cette hausse a pour origine la reprise économique post-pandémie et s’intensifie avec le conflit russo-ukrainien.

Ainsi, l’inflation a atteint 8,6% en juin 2022 dans la zone euro. En France, elle s’affiche à 5,8%, tandis que d’autres pays du reste du monde comme l’Argentine et la Turquie connaissent des progressions de prix de 60 à 80%.

 

Après plusieurs décennies d’évolution faible des prix, les acteurs économiques — entreprises, ménages, collectivités — avaient oublié ce qu’une forte inflation pouvait impliquer. En quelques semaines, ils ont tout réappris tant pour les avantages que pour les inconvénients immédiatement mesurables. À commencer par la différenciation entre les taux nominaux et les taux réels. Les premiers sont les taux affichés, et les seconds les taux diminués de l’inflation. Par exemple, pour un taux nominal de 2% :

  • avec une inflation de 2%, le taux réel est de 0%,
  • si l’inflation atteint 5%, ce dernier s’affiche à -3%,
  • si la hausse des prix est de 0,5%, il monte à +1,5%.

Les attraits de l’inflation

Une charge d’emprunt moins forte

Quand les prix progressent, les détenteurs d’un crédit peuvent avoir le sourire. En effet, leur taux d’intérêt comme leurs sommes dues ne s’ajustent pas, ils restent inchangés. De fait,

lorsqu’en plus leurs salaires augmentent, la charge liée au crédit déjà engagé se réduit

proportionnellement. À l’inverse, pour le prêteur, il y a un manque à gagner, car sa

rémunération, elle aussi, ne change pas. Si par exemple, il perçoit 1,40% d’intérêts, dès que l’inflation dépasse 5%, il perd de l’argent, puisque son taux réel est de -3,60%.

 

Les théories économiques ont modélisé que la hausse des prix abaisse la valeur d’une monnaie au fil du temps. En d’autres termes, l’argent d’aujourd’hui vaut plus cher que celui de demain. En conséquence, l’inflation permet aux débiteurs de rembourser les prêteurs avec un capital qui vaut moins qu’au moment de la souscription du crédit. Cela s’applique aussi aux abonnements, qui en revanche peuvent faire l’objet d’une revalorisation annuelle, avec possibilité de résiliation pour chaque client.

 

Quand l’inflation est favorable aux prêteurs

Une hausse des prix n’est pas totalement négative pour un prêteur, en particulier lorsqu’il

octroie de nouveaux financements. Dans le cas où les revenus restent inchangés ou

progressent moins vite que l’inflation, les consommateurs peuvent souscrire davantage de crédits pour acheter des biens devenus plus coûteux. Par anticipation, ils peuvent décider de proposer des taux de crédit plus élevés, tout en respectant la règle de rester sous le taux d’usure.

 

Ce dernier est un plafond qui permet aux autorités bancaires de modérer les taux d’intérêt appliqués aux consommateurs. Il est révisé chaque trimestre sur la base de la moyenne des taux effectifs appliqués par les banques, augmentés d’un tiers du chiffre obtenu. Par exemple, si le taux effectif est de 2,1%, le taux d’usure est fixé à 2,8%.

 

Les prêteurs peuvent être amenés à débloquer des montants plus importants, en raison des prix plus élevés. Parfois, pour conserver la solvabilité des emprunteurs, la durée du prêt peut être allongée. Ce qui est l’occasion de percevoir des intérêts plus importants sur une plus

longue période. Par exemple, si la valeur d’un bien passe de 1 500 € à 1 600 €. Pour un taux à 2%, les intérêts augmentent de 2 euros. Et si la durée progresse de 10 à 12 mois, le total des intérêts versés passe de 300 euros à 384 euros.

 

Pour les paiements échelonnés sans frais, le prêteur ne tire pas avantage à proposer des durées de remboursement plus longues. Le coût peut créer un problème de viabilité économique. De même, la hausse des montants à rembourser nécessite un contrôle de solvabilité renforcé pour limiter les cas d’impayés.

L’inflation, un piège pour les dépenses contraintes ?

Face à leurs revenus inchangés, les dépenses contraintes nécessitent une part du budget des consommateurs plus importante, en raison du réajustement des tarifs est à la hausse. C’est

le cas pour les prix de l’énergie, de l’alimentation, ou encore les loyers. Cette baisse du pouvoir d’achat entraîne une transformation des comportements de consommation.

Moins d’argent pour rembourser ses dettes

Face à la baisse de leur capacité d’achat, les consommateurs peuvent être amenés à revoir la répartition de leur budget. Parmi les solutions qui s’offrent à eux, il y a un rallongement de la période de remboursement à la suite d’un accord pour :

  • le report d’échéance,
  • la diminution des mensualités.

 

Ce sont deux possibilités à privilégier pour limiter une trop forte augmentation des taux de défaut. En effet, lorsque le coût de la vie augmente, les ménages, obligés de consacrer une plus grande partie de leur salaire aux dépenses contraintes, peuvent ne plus être en capacité de rembourser une partie ou toutes leurs dettes. Un rééchelonnement des engagements permet de réduire la pression sur leur budget.

 

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