L’impact de la hausse des taux d’emprunt sur les marchés

Depuis juillet 2022, les taux d’intérêt des crédits ont connu une flambée spectaculaire. La raison : l’augmentation continue des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Si toutes les conséquences sont encore difficiles à évaluer, l’impact sur la demande de crédits et l’octroi de prêts par les banques est certain. Faut-il craindre davantage de défaillances chez les emprunteurs ? Quels scénarii pour les mois à venir ? Tour d’horizon.

L’influence des taux d’emprunt sur la production de crédits par les banques

L’augmentation des taux directeurs (taux de refinancement, taux de rémunération, taux d’escompte) par les banques centrales impacte sensiblement les crédits et les possibilités de prêts. D’ailleurs, les épargnants sont de moins en moins tentés par la sollicitation de prêts dans un contexte de forte inflation et de ralentissement économique.

Des conséquences sur les marchés boursiers

Dans un contexte où l’accès à la liquidité financière coûte désormais cher, moins de ménages sont en mesure d’emprunter. De même au niveau des entreprises qui sont de plus en plus réticentes à recourir à l’emprunt cher payé pour financer leurs projets de développement.

 

Sur les marchés boursiers, cela entraîne :

 

  • une baisse des fusions et acquisitions : les valorisations d’entreprises sur les marchés boursiers connaissent une baisse significative ;
  • une baisse de l’émission de nouvelles actions : au lieu d’émettre de nouvelles actions sur le marché, les entreprises essaient plutôt de lever des fonds par d’autres moyens que l’augmentation de capital (crowdfunding, placements privés, etc.). Cela peut avoir un impact sur les rapports entre l’offre et la demande ;
  • la réduction des risques de volatilité des marchés boursiers : en s’endettant peu pour financer leur croissance, les risques liés à la dette se voient réduits, ce qui n’est pas en soi mauvais pour la stabilité temporaire des marchés boursiers.

Un ralentissement économique favorisant la baisse de l’inflation

La demande de crédit provenant des entreprises et des ménages chutant, le produit intérieur brut connaît un certain ralentissement, ce qui, mécaniquement doit contribuer à faire diminuer le niveau des prix. En effet, la baisse du revenu disponible global entraine un ralentissement de la demande de biens et de services. Ainsi, en augmentant leurs taux directeurs, les banques centrales luttent contre l’inflation en freinant la croissance économique et l’augmentation des prix.

 

La hausse des taux d’emprunt n’a donc pas qu’un impact négatif. Cela peut d’ailleurs représenter un nouveau point de départ pour l’économie.

L’impact sur les crédits immobiliers et les nouveaux prêts

Lorsque les taux d’intérêt augmentent, les banques sont généralement confrontées à une augmentation des coûts de financement. Ces coûts ne pouvant être directement ou intégralement répercutés sur les emprunts, la marge bénéficiaire des banques diminue.

 

Dans un tel contexte, les banques sont de plus en plus prudentes dans l’accord de nouveaux crédits, en durcissant les conditions d’accès aux emprunts.

De même, les crédits immobiliers étant particulièrement sensibles aux variations des taux d’intérêt, la hausse des taux d’emprunt décourage les acquéreurs potentiels ou les promoteurs immobiliers. Les prêts hypothécaires deviennent plus coûteux, de même que les projets immobiliers dans leur ensemble. La conséquence directe, c’est la baisse de la demande de prêts immobiliers.

 

Par ailleurs, l’augmentation des taux d’intérêt met en difficulté les emprunteurs ayant des prêts hypothécaires à taux variable. Ceux-ci ne pouvant se permettre des paiements plus élevés, cela entraîne des difficultés financières assorties d’un risque accru de défaut de paiement et de saisie immobilière.

Faut-il craindre davantage de défaillances chez les souscripteurs ?

Le niveau de défaillance des souscripteurs de crédits bancaires dépend de plusieurs facteurs, tels que :

 

  • l’état général de l’économie: lorsque la croissance économique est stable, les risques supplémentaires de défaillance peuvent être réduits. En revanche, une récession ou une hausse du chômage peut aggraver la situation, ce qui pourrait baisser le pouvoir d’achat des emprunteurs et diminuer leurs capacités de remboursement ;
  • les mesures supplémentaires prises par les banques : si les banques mettent en place des dispositifs plus stricts d’accès au crédit tels que des taux d’endettement bas, elles peuvent réduire les risques de défaillance. Les paiements mensuels seront moins difficiles à supporter par les souscripteurs de prêts ;

Quelle évolution pour les prochains mois ?

Les taux d’intérêt et les emprunts évoluent dans des sens opposés. Lorsque les premiers augmentent, les seconds diminuent, et inversement.

Si la trajectoire future des taux d’emprunt continue d’aller dans un sens défavorable aux souscripteurs, il y a un risque que cela se répercute de façon plus sérieuse sur les banques et leurs marges bénéficiaires. Dans ce cas, une intervention dans le cadre stratégique intégré du FMI sur le marché des changes peut se révéler nécessaire.

L’hypothèse d’un réajustement par les banques centrales

Les banques centrales devraient profiter de l’équilibre observé actuellement sur les marchés boursiers pour réajuster les taux et contenir la volatilité des marchés. Dans cette hypothèse, l’économie connaîtrait une relance aussi bien intéressante pour les emprunteurs, les promoteurs immobiliers, que les banques elles-mêmes.

L’adaptation possible des emprunteurs

Le scénario d’un maintien des taux actuels n’est pas à exclure. Dans tous les cas, cela ne peut avoir pour conséquence qu’un maintien de la baisse de l’inflation durant un certain temps. Une relance de l’économie vue sous l’angle du marché du travail et des revenus individuels pourrait alors relancer les marchés boursiers.

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