Vie rurale, vie urbaine : quelles dépenses indispensables ?

Entre villes et campagnes, les habitudes de consommation et les comportements sont marqués par des différences significatives. Focus sur ces tendances à travers trois postes de dépenses contraintes les plus importants : les transports, le logement et l’alimentation. Les modes de vie urbains et ruraux s’opposent par choix et par adaptation. Qu’il s'agisse de transport, de logement ou d’alimentation, les besoins et les contraintes ne sont pas du tout les mêmes. Ils transforment singulièrement la physionomie du budget d’un ménage. Selon l’INSEE, un ménage urbain en agglomération parisienne a perdu 0,8% de pouvoir d’achat entre janvier 2021 et juin 2022, quand celui dans une zone rurale a perdu -1,7% !

Transports en commun versus voiture personnelle

Une explication à cette perte de pouvoir d’achat : le transport. En ville ou à la campagne, le budget consacré à ce poste de dépense varie considérablement avec la taille de la commune : 21% des dépenses en milieu rural contre 16% dans l’agglomération parisienne. C’est ainsi le premier poste de dépenses pour un ménage français rural selon une étude de l’Insee sur les comportements de consommation en 2017. En cinq ans la situation a peu changé, voire s’est accentuée avec la hausse des prix du carburant, qui pèse pour 58,24% dans la perte de pouvoir d’achat en milieu rural évoquée plus haut, alors que ce poids n’est que de 38,46% en agglomération parisienne.

L’impact des dépenses de transport s’explique par le besoin de mobilité indispensable quand on vit à la campagne. Parmi les raisons, il y a l’éloignement croissant des services publics et des commodités : courrier, services fiscaux, hôpital de proximité, maison de santé, écoles, commerces, pôle d’activité économique… La place des véhicules personnels (achat, entretien, carburant) représente ainsi 90% du budget transport en milieu rural. Un constat qui s’explique par l’absence de petites lignes ferroviaires ou de réseaux de bus denses. Du coup, les dépensent en campagne pour le carburant s’élèvent à plus de 20% par rapport à la ville et de 80% par rapport aux grandes agglomérations hors Paris. A noter qu’en Île-de-France, un tiers des dépenses de mobilité sont consacrées aux transports en commun.

Toutefois, en mettant de côté l’agglomération parisienne, les dépenses de transports chez les ruraux et urbains sont presque similaires : 19% du budget transport pour les ménages des communes de moins de 100 000 habitants contre 21% en communes rurales. Cette tendance s’explique par la densification des campagnes portée par l’arrivée de nouvelles populations. Ces dernières conservent l’habitude de pouvoir accéder à une riche offre de services, ce qui les poussent à bouger pour se rendre aux animations et activités qui les intéressent.

Logement : les propriétaires avantagés

À l’inverse des transports, le logement pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des urbains. Alors que les ménages ruraux (propriétaires et locataires confondus) consacrent environ 3 600 €/an en moyenne à leur logement (11% du budget total), les citadins, en particulier les Parisiens, voient leurs dépenses s’envoler en moyenne à 6 600 €/an (17% du budget total).

 

Selon l’Insee, ces disparités s’expliquent par l’augmentation du coût des loyers selon la taille de l’unité urbaine et la diminution de la part des ménages propriétaires : 80% en milieu rural contre 50% dans les villes de plus de 100 000 habitants. Les ménages locataires en région parisienne consacrent ainsi en moyenne 9 200€/an à leur logement (27% du budget) contre 6 900€/an en milieu rural (23%
du budget), tandis que la part du budget logement pour les propriétaires reste faible et sensiblement identique quel que soit le lieu de résidence (environ 8 à 9%).

 

De par la typologie des logements, appartements versus maison individuelle, la place accordée aux dépenses d’énergie (électricité, gaz et autres combustibles) pour le logement s’avère nettement plus élevée en milieu rural : +40% par rapport aux grandes unités urbaines. En effet, les zones rurales résidentielles restent toujours handicapées par la vétusté de leur parc de logements au regard des performances énergétiques. A titre d’exemple, 3,4 millions de foyers continuent de se chauffer au fioul, dont le prix a explosé de 33,8% en 2021 consécutivement à la hausse du prix du pétrole.

A la recherche de l’autonomie alimentaire

Sans surprise, 42% des ménages français en zone rurale possèdent un jardin avec un potager ou un verger. Ils ne sont que 4% en agglomération parisienne et 8% dans les grandes unités urbaines.
L’autoconsommation ou l’autonomie alimentaire apparaît plus forte dans les campagnes aussi en raison de la proximité plus immédiate de zones non habitées favorables aux animaux. Cela donne un accès plus facile à des produits issus de la basse-cour, de la chasse, de la cueillette, etc. C’est autant d’économies faites sur la facture alimentaire et ce durant une bonne partie de l’année.

 

Cependant, l’alimentation à domicile s’avère plus présente chez les ruraux (17%) que les urbains en agglomération parisienne (14%). Alors que la restauration hors du domicile est nettement plus marquée chez les citadins, en particulier dans les ménages franciliens, et beaucoup moins fréquente à la campagne.

Pour conclure

Au total, le budget annuel moyen des ménages ruraux s’élève à 33 690 € contre 39 410 €/an pour les citadins. Toutefois, cet écart est à remettre en perspective en fonction des données socio-démographiques des ménages et de la localisation de leur logement. Ainsi, que l’on soit propriétaire ou locataire, jeune actif ou retraité, en couple avec un ou plusieurs enfants, avec des revenus importants ou non, les modes de consommation entre villes et campagnes peuvent être encore plus marqués ou proches.

 

Enfin, la forte inflation actuelle d’environ 6,2% sur un an – phénomène inédit depuis les années 1970, n’impacte pas tous les postes de dépenses de la même manière. Ainsi les ruraux sont beaucoup plus exposés à l’envolée des prix de l’énergie. D’où l’importance de disposer d’une bonne visibilité sur les dépenses contraintes de chaque typologie de clients pour apprécier l’évolution du reste à vivre et détecter les situations critiques

Fill 1 Created with Sketch.

Ce site n'est pas optimisé pour Internet Explorer 11

Afin de naviguer de façon optimale et de profiter de toutes les fonctionnalités du site, nous vous invitons à passer sur un autre navigateur

Je continue sur ie11

Enim ad minima veniam, quis nostrum exercitationem eius modi tempora incidunt ut labore et dolore magnam aliquam quaerat voluptatem.

Le Blog iQera

Découvrez nos bonnes pratiques, décryptages et faits marquants.

Toutes les parutions