Interview de Dylan Hirn, Responsable des relations institutionnelles à la Fondation CRÉSUS

J’aime pouvoir aider concrètement les gens et voir les résultats de nos actions.

Dylan Hirn, Responsable des relations institutionnelles chez CRÉSUS

Comment est né CRÉSUS ?

L’association est née en 1992 en Alsace. À l’origine de cette association, un souhait d’agir pour les ménages en difficulté, notamment en lien avec la crise économique allemande du début des années 90.

 

En effet, les travailleurs frontaliers ont été les premières personnes à être licenciées et l’association les a aidés notamment à demander des suspensions de paiement de crédit immobilier pour maintenir le bien le temps qu’ils retrouvent un emploi.

 

Au début des années 2000, il a été décidé de créer une fédération d’associations CRÉSUS qui ont toutes pour mission l’accompagnement des ménages en difficulté financière.

 

En 2008, suite au constat fait par les associations que les gens venaient très tardivement les consulter (lorsque la maison brule déjà), la Fondation CRÉSUS est créée avec comme objectif la prévention du surendettement via 3 activités principales :

  • Travailler avec les acteurs économiques sur la détection des premiers signes de fragilité financière et l’accompagnement de ces publics,
  • Travailler sur l’éducation budgétaire,
  • Axer sur l’innovation pour réduire le risque de surendettement.

 

L’objectif premier de cette Fondation est de recréer un lien brisé entre les acteurs économiques et les bénéficiaires.

Avez-vous quelques chiffres clés à nous communiquer ?

CRÉSUS c’est

 

  • 226 antennes par 30 associations un peu partout en France
  • 600 000 ménages accompagnés depuis 1992
  • 35 000 appels ou rendez-vous physiques assurés chaque année
  • 3000 nouveaux dossiers chaque année, uniquement sur sa plateforme d’accompagnement à distance. Plus de 15 000 nouveaux bénéficiaires dans ses associations locales.

 

Pouvez-vous nous parler de vos grands lancements ?

Nous avons créé en 2013 un programme d’éducation budgétaire intitulé Dilemme éducation qui est agréé par l’éducation nationale et labelisé par la Banque de France.

Un modèle similaire est également disponible pour l’initiation à l’entreprenariat depuis 2019.

Enfin, Dilemme Junior, sorti en 2014, est un jeu mobile davantage destiné aux enfants.

Des projets à venir ?

En 2023, nous avons le projet de développer Dilemme Avenir afin de donner les bases sur des sujets primordiaux et peu souvent maitrisés comme la Bourse, la retraite et l’épargne.

 

Sortie prochaine également d’une application de coaching budgétaire : BGV (Budget Grande Vitesse).

 

Enfin, un projet de révision du modèle de micro-crédits personnels est en cours avec le projet MCPA (MicroCrédit Personnel Accompagné).

Depuis quand collaborez-vous avec iQera ?

Voilà déjà 1 an et demi que nous travaillons avec iQera. Nous venons justement de reconduire la convention qui nous lie.

Ainsi, nous avons pu déjà former plusieurs conseillers iQera à la détection des publics fragiles afin d’en rediriger certains vers CRÉSUS en cas de difficultés trop importantes ou pour éviter que la spirale des difficultés ne s’envenime. Nous faisons le même travail pour certains salariés d’iQera, pouvant solliciter un accompagnement par CRÉSUS en cas de difficultés. La sollicitation est anonyme et l’accompagnement confidentiel.

La crise sanitaire vous a-t-elle amenée à modifier votre façon de travailler / de vous organiser ?

Nous avons eu une continuité de service assez importante au cours de la crise grâce à notre modèle déjà existant d’accompagnement à distance des publics fragiles.

 

La situation est, depuis le début de cette crise, relativement stable grâce aux aides de l’Etat. Mais le remboursement des PGE pour les entreprises va amener certainement beaucoup de difficultés. De plus, les particuliers se sont fragilisés dans beaucoup de domaine, y compris dans leur budget des suites des difficultés dues à la crise sanitaire.

Comment « CRÉSUS, la radio qui vous aide » contribue-t-elle à vos actions ?

Lancée au début des années 2010, cette web radio diffuse des témoignages, podcasts pour apporter une aide au quotidien.

L’idée était d’avoir un relais différent de nos combats et notamment grâce aux témoignages de nos bénéficiaires afin de libérer la parole sur ce sujet si tabou en France qu’est l’argent, notamment en cas de difficultés.

Nous avons d’ailleurs souvent tendance à confondre précarité et fragilité financière mais la moyenne de revenus pour un bénéficiaire chez nous en situation de surendettement est de 2200€.

Quelle est votre vision sur la digitalisation ?

Le numérique est une force mais peut aussi être à l’origine de certaines fractures.

Essayer d’innover aujourd’hui dans le domaine de la fragilité financière est essentiel car cela va permettre d’inclure tout un champ de la population actuellement exclu grâce à un accompagnement plus large.

Le digital est également très efficace pour faire connaitre à chacun ses droits.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?

J’aime pouvoir aider concrètement les gens et voir les résultats de nos actions.

J’ai également connu, étant petit, une situation de surendettement avec une maman qui a été victime de crédits avec des fraudes à la signature. Ces problématiques ont du coup beaucoup de sens pour moi.

Enfin, je trouve passionnant, l’innovation que l’on essaye de porter avec l’éducation budgétaire et la détection précoce des fragilités.

Quelles sont, selon vous, les erreurs à ne pas commettre ?

Ne pas juger le bénéficiaire est essentiel chez CRÉSUS. Cela peut en effet nous orienter dans les solutions que l’on va essayer de trouver et va braquer la personne que l’on essaye d’aider. La juger pourrait également l’amener à abandonner l’accompagnement qu’elle avait accepté et qui demande fréquemment un véritable effort pour le bénéficiaire.

Il est important également de ne pas diaboliser les acteurs économiques avec qui nous travaillons.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?

Ne jamais laisser tomber, surtout pas au premier échec. Ce conseil s’adresse autant à l’aidant qu’à la personne accompagnée.

Le surendettement et les fragilités financières ne sont pas une fatalité.

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