Interview Responsable rémunérations et avantages sociaux

Aussi étonnant que cela puisse paraître par rapport à mon métier actuel, j’ai débuté par une formation littéraire avec une première année de Capes d’anglais. Puis je me suis réorientée vers un master en Ressources humaines. Au fur et à mesure de mes expériences, je me suis spécialisée dans le domaine de la rémunération et des avantages sociaux. Ma fonction me permet d’analyser de la donnée au service de l’humain. Et c’est ce qui rend ce métier passionnant à mes yeux.

C’est un poste qui nécessite d’être au cœur de la stratégie d’une entreprise avec comme objectifs de faire le lien entre cette stratégie, les besoins opérationnels et les attentes des collaborateurs.

Cela passe par :

• la définition d’une politique de rémunération attractive déterminée en fonction de benchmarks internes et externes et du contexte économique,
• la mise en place d’indicateurs de pilotage, tels que le suivi de l’absentéisme, le taux de rétention, du suivi de l’évolution de la masse salariale, d’élaboration budgétaire, de  reforcast , du cadrage et pilotage des révisions salariales, entre autres.

Nous contribuons ainsi au pilotage des ressources humaines en fonction de la stratégie de l’entreprise, et également à une meilleure expérience collaborateur au travers de la reconnaissance, de l’équité et de la transparence.

Je prends connaissance de la stratégie de l’entreprise, analyse la situation en interne, projette en fonction de différentes hypothèses, et préconise des options. En revanche, c’est le management qui prendra la décision finale.

Notre Index égalité professionnelle est de 96/100 alors que la moyenne nationale est de 88/100.

La mise en place de cet indicateur a obligé bon nombre d’entreprises à se poser des questions non abordées auparavant et à analyser les données en détail. Cela a permis de prendre conscience de certains biais et de commencer à faire évoluer les mentalités. Il reste encore certes du chemin à faire pour atteindre l’égalité, néanmoins au niveau national les résultats sont en constante progression depuis la mise en place de cet indicateur.

A notre mesure, en tant que Responsable rémunérations et avantages sociaux, j’ai un rôle à jouer pour continuer à faire avancer les choses. Par exemple, chaque année au moment des révisions annuelles de salaire, je créé systématiquement des tableaux de bord afin que nous puissions voir en temps réel les indicateurs liés à l’égalité professionnelle et ainsi être en mesure d’alerter les managers si besoin.

Il faut rester en alerte et être agile pour pouvoir s’adapter rapidement face à l’inflation par exemple et être en mesure de proposer de nouvelles mesures permettant à la fois de maintenir la rentabilité de l’entreprise et de satisfaire les collaborateurs. Je pense notamment au développement des avantages sociaux, que l’on appelle également rémunération indirecte. Cela implique davantage de simulations, de projections pour trouver le juste équilibre entre l’optimisation des coûts et l’attractivité.

C’est un métier qui est encore relativement récent, à la croisée des Ressources Humaines et de la Finance et qui continue d’évoluer. De plus en plus d’entreprises font appel à cette fonction dans l’accompagnement de leur stratégie pour rester attractive et compétitive dans un environnement de plus en plus volatile et concurrentiel.

Je traite aujourd’hui des volumes de données très importants et hétérogènes : des outils, des législations, des monnaies différentes en fonction des sites. Et toute la difficulté, mais aussi tout l’intérêt va consister ensuite à réussir à les faire parler et à les analyser.

Il faut savoir se renouveler en permanence et ne pas s’enfermer dans une routine car un système qui a fonctionné une fois dans un contexte donné, ne sera plus forcément adapté l’année suivante.

Toujours faire du mieux que l’on peut