Les femmes et la gestion budgétaire des ménages : du changement

La place des femmes dans le budget familial

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le budget familial était presque exclusivement géré par le mari. Les Trente Glorieuses, et en particulier le vent égalitaire de la période 1970-1980, ont toutefois peu à peu transformé la contribution aux dépenses des conjoints du ménage.

 

Désormais, selon les données INSEE, les femmes ont plutôt en charge les dépenses liées au foyer et aux enfants, tandis que les hommes gèrent le patrimoine et les dépenses exceptionnelles. “Les hommes vont gérer les gros postes de dépense, écrits et valorisés socialement : l’immobilier, la voiture, les prêts et les vacances”, a relevé Lucile Quillet, journaliste et auteure du livre « Le prix à payer » aux éditions “Liens qui libèrent (LLL)” dans une récente interview. Elle fait aussi le constat que plus il y a de l’argent dans un couple, moins la femme le gère. C’était vrai dans les années 60, c’est encore vrai aujourd’hui.

En revanche, plus les finances du foyer sont exsangues, plus les femmes se retrouvent à devoir le gérer et à se démener pour boucler les fins de mois. Pas étonnant qu’elles représentent 62,9% des utilisateurs d’une application comme Vinted, pour vendre et acheter des vêtements de seconde main. Une habitude éco responsable qui met avant tout en lumière un budget plus contraint que celui des hommes.

 

Cette débrouillardise, elles l’acquièrent très vite quand elles se retrouvent à gérer toute seule la famille. En France, selon l’INSEE, 1 famille sur 4 est monoparentale. 82% d’entre elles concerne des femmes. Et elles doivent s’occuper en moyenne de 1,8 enfant contre 1,6 pour les pères qui élèvent seuls les enfants. De fait, les familles monoparentales avec une mère ont un niveau de vie moindre.

Et cela va même plus loin : d’après une enquête sociologique conduite récemment par iQera sur les débiteurs face aux pratiques de recouvrement, les femmes ont également la charge exclusive de tout ce qui a trait à la gestion administrative des dettes du ménage.

Les femmes et la gestion de la dette

Fini le temps où l’homme s’occupait de l’administration économique du ménage. Désormais, la femme est au cœur du processus, que ce soit dans l’urgence ou de façon plus régulière. Elle tient les comptes, gère les dépenses quotidiennes, s’occupe des relations avec les institutions financières et d’aides sociales et elle est en première ligne de la gestion des impayés.

Équilibristes hors pair

Chaque fois qu’un coup dur se présente, elle sait activer rapidement les services susceptibles de lui fournir une solution, même temporaire. Elle est capable d’affronter toutes sortes de difficultés, et sait comment préserver les ressources du ménage au quotidien pour éviter de tomber dans une logique d’endettement insurmontable.

 

Souvent sensibilisées par le biais de leurs propres mères à la débrouille financière, les femmes reproduisent spontanément les astuces qu’elles ont observées durant leur enfance. En effet, parce qu’elles étaient plus souvent confidentes de leurs mères et sollicitées pour faire les courses au plus juste et cuisiner pour tous, elles ont acquis des compétences pour faire durer l’argent de manière efficiente, y compris celui qu’elles n’ont pas.

 

Fines négociatrices

Face aux situations d’impayés, les femmes sont souvent considérées comme raisonnables par les institutions bancaires, financières et d’action sociale. À ce titre, elles parviennent souvent à donner des gages de bonne volonté à faire au mieux de ce qu’elles ont. Les compétences économiques acquises dès leur plus jeune âge leur permettent de s’ajuster assez facilement aux règles et aux attentes de leurs créanciers.

 

Par ailleurs, si la plupart des débitrices sont souvent des mères de famille monoparentales et assez peu intégrées sur le marché de l’emploi, comme le souligne l’étude d’iQera, la charge d’enfants constitue néanmoins une garantie supplémentaire qu’elles savent faire valoir. En effet, les allocations constituent un revenu supplémentaire stable tout en étant insaisissables. De plus, la charge d’enfants leur fait bénéficier d’une aura de responsabilisation qui leur permet souvent d’obtenir des assouplissements dans la régularisation de leurs impayés.

Soutien indéfectible aux hommes

L’enquête révèle également que les femmes ont une très forte inclination à s’occuper des dettes de leurs conjoints, voire ex-conjoints, et de leurs fils. L’aide apportée peut prendre différentes formes en fonction des situations mais elle récurrente. Et les hommes n’ont pas besoin de solliciter cette aide : elle est spontanée.

 

Ainsi, dès que les hommes se retrouvent dans une situation financière délicate, ce sont toujours les femmes qui cherchent une solution, en dépit du fait qu’elles ne soient pas responsables de la dette. Mais encore une fois, grâce à une meilleure connaissance pratique tirée de leur expérience, elles savent quels leviers actionner pour gérer rapidement et efficacement l’impayé et ses conséquences.

Pour conclure

L’enquête montre que, globalement, les femmes sont socialement disposées et assignées à la gestion du budget du ménage. Parfois, cela va même jusqu’à assumer les dettes des hommes de leur entourage. Mais leurs compétences économiques, leurs connaissances des leviers administratifs et sociaux, ainsi que leur propension à l’économie de la précaution, les rendent plus que capables de tenir un budget, de trouver des solutions au manque et de résoudre les problèmes d’impayés, là où les hommes apparaissent largement démunis.

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