Les Français sont endettés, mais pas surendettés !

Poussé par le dynamisme des crédits immobiliers, le taux d’endettement des Français poursuit sa progression inexorable depuis 20 ans. Toutefois, si les ménages français s’endettent plus que leurs revenus n’augmentent, ils sont de moins en moins surendettés. Paradoxal ? Pas vraiment ! iQera vous dresse un état des lieux et revient sur ces tendances de fond.

Quelle est la situation de l’endettement des Français en 2022 ?

Le taux d’endettement des Français continue sa progression.

 

En l’espace de vingt ans, le rapport entre les dettes des ménages français et leurs revenus disponibles, le taux d’endettement, a presque doublé. Au début des années 2000, il représentait seulement 53% du revenu disponible brut (RDB), c’est-à-dire la part du revenu résiduel une fois les impôts et cotisations salariales payés et les aides sociales reçues.

Après avoir franchi le cap symbolique des 100% en septembre 2020, le taux d’endettement des Français a atteint 102,1% fin 2021.
Désormais, le montant total des crédits accordés est légèrement supérieur aux montants des revenus cumulés des ménages. Ainsi, lorsque les ménages français perçoivent 100 euros de revenus, dans le même temps ils ont 102,1 euros de dettes engagées, selon les données de la Banque de France. Une progression qui devrait se poursuivre en 2022.

La « faute » aux prêts immobiliers

Cette envolée du taux d’endettement ces vingt dernières années s’explique par l’explosion de l’encours des crédits aux particuliers. Il est passé de 400 milliards d’euros à 1 360 milliards d’euros en 2020, sans hausse équivalente des revenus.

C’est surtout le dynamisme des crédits immobiliers qui est en cause, présentant des taux historiquement bas. Alors que la part du crédit à la consommation s’élève aujourd’hui à seulement 13%, celle du crédit à l’habitat représente plus de 80% des crédits totaux, contre 68% en janvier 2001. La dette immobilière des ménages a été quant à elle multipliée par quatre durant la période.

Endetté, mais pas surendetté

Malgré ces taux d’endettement en croissance, les Français semblent maîtriser la situation. S’ils s’endettent plus, ils sont de moins en moins surendettés. En effet, après une forte hausse au début des années 2010, le surendettement a poursuivi son recul en 2021. Cela s’explique notamment par un meilleur encadrement du crédit à la consommation et des crédits renouvelables par les pouvoirs publics, en relais de la Loi Lagarde de 2010 et des évolutions législatives de 2014 et de 2017 notamment.

 

Ainsi, l’année dernière, le nombre de dossiers de surendettement déposés à la Banque de France a baissé de 15% par rapport à 2019. Une précision importante : 40% des dossiers clos ont débouché sur un effacement total de la dette et 19% sur un effacement partiel. Un paramètre à prendre en compte dans une période où la remontée des taux s’accélère.

Portrait-robot du Français endetté

Selon les derniers chiffres de l’INSEE publiés en 2021, 45% des ménages français ont au moins un emprunt en cours de remboursement, pour un montant moyen de 79 200 euros. Le niveau de revenu est un élément central de l’accès au crédit : seulement 25% des ménages les plus modestes sont endettés, alors que près de 70% des ménages les plus aisés le sont.

Âge et catégorie socioprofessionnelle

L’âge est également un facteur déterminant de l’endettement des ménages. Il augmente jusqu’à 40-50 ans pour ensuite décroître de façon significative après 60 ans. Ainsi, 65% des ménages de 30 à 39 ans sont endettés à hauteur de 123 500 euros en moyenne quand seulement 16% des ménages de plus de 70 ans le sont, pour un montant moyen de 14 700 euros.

 

D’un point de vue des catégories socioprofessionnelles, les agriculteurs et les professions libérales sont les plus endettés – respectivement 69,2% et 66,3% -, en moyenne de 186 900 euros. Les cadres et les artisans-commerçants-chefs d’entreprise suivent avec un taux d’endettement respectivement de 67,7% et 65,3%, tandis que les retraités ont déjà presque terminé de payer leurs crédits : selon leur activité exercée auparavant, 20 à 30% d’entre eux restent endettés.

Les zones géographiques où l’on est le plus endetté

Sans surprise, c’est dans l’aire urbaine de Paris que l’endettement est le plus important. Cela tient au prix de l’immobilier. Mais le niveau d’endettement est également élevé – plus de 50% – dans les villes de moins de 20 000 habitants et dans les communes rurales. Elles concentrent le plus de travailleurs indépendants et d’agriculteurs.

Pour conclure

Comparés à d’autres pays comme les Etats-Unis, le Japon ou le Royaume-Uni, les Français maîtrisent bien leur endettement. S’ils se montrent moins surendettés, ils doivent rester vigilants sur la part de l’endettement de crédit et des dépenses contraintes. En effet, depuis plusieurs mois, leurs revenus sont soumis au rebond de l’inflation et aux mécaniques induites par des tensions géopolitiques actuelles. Ce qui conduit les banques à remonter leurs taux d’intérêt, et les banques centrales devraient également réévaluer leurs taux directeurs à la hausse. Du jamais vu depuis des années !

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