Vie en couple : équité ou égalité face aux dépenses communes ?

Dans la plupart des couples, l’argent constitue l’une des principales causes de stress dans les relations. C’est particulièrement sensible lorsqu’il y a un fort écart des revenus. En fonction du profil et du style de vie de chaque couple, diverses stratégies de répartition des dépenses peuvent être mises en place. Le point avec iQera.

Qu’est-ce qu’une dépense commune ?

Entre achats alimentaires, cosmétiques ou de bien-être, le remboursement des différentes dettes ou encore le paiement des charges et les dépenses pour les loisirs et les vacances, il n’est pas toujours aisé de distinguer à qui appartiennent les dépenses dans un couple.

Pour y voir clair, il est possible de retenir cette définition simple.

 

Les dépenses communes concernent toutes celles qui sont utilisées par le couple ou la famille au quotidien :

 

● Loyer ou hypothèque ;
● Charges associées à l’habitation ;
● Loisirs et vacances ;
● Dépenses pour le transport dans le cas d’une seule voiture ;
● Dépenses pour les enfants ;
● Dépenses alimentaires et produits d’hygiène.

 

Ainsi, n’entrent pas dans ces dépenses partagées les frais suivants, à moins d’en avoir décidé autrement :

● Les dettes personnelles, dont chacun doit en assumer la responsabilité, y compris les dépenses qui y sont rattachées (dettes antérieures, emprunt et assurance pour une seconde voiture…) ;
● Les dépenses personnelles (abonnement à une salle de sport, équipements pour loisirs personnels, cosmétiques, sorties individuelles…).

 

En revanche, selon la situation, des charges exceptionnelles peuvent devenir des dépenses communes afin d’assurer l’équilibre budgétaire du couple. Cela peut être par exemple des dépenses onéreuses liées à la santé qui sont peu ou pas prises en charge par l’Assurance maladie : optique, dentaire, audiologie, hospitalisation… Ou bien encore une réparation importante sur le véhicule de l’autre conjoint.

Comment répartir la contribution de chaque conjoint ?

Les couples gèrent leurs finances de trois manières : séparément, conjointement ou une combinaison des deux. Pour chacune d’elle, il existe une multitude de stratégies. Trois d’entre elles retiennent notre attention pour une meilleure gestion des dépenses communes et que vous pouvez rechercher à identifier lorsqu’un couple s’apprête à devenir client, ou fait partie de vos clients. Sachant que les femmes, tout âges et postes occupés confondus, gagnent en moyenne 42 % de moins que leur conjoint en Île-de-France et que sur l’ensemble du territoire cet écart varie de 12 à 22% en fonction du nombre d’enfants selon l’INSEE.

Le pot commun pour la simplification

Avec le pot commun, peu importe la répartition des revenus du couple. Le budget du ménage s’équilibre selon les revenus mutualisés. Dans cette approche, il n’y a aucune distinction dans la répartition des possessions : tous les fonds et dépenses sont déposés et retirés sur un même compte joint. Charge ensuite au couple de déterminer les dépenses partagées en fonction du budget partagé disponible.

Cette méthode offre une transparence totale avec les finances du couple. Cela signifie également que le couple s’accorde sur les dépenses discrétionnaires. En effet, avec des finances étroitement liées, chacun doit être parfaitement en phase avec les besoins de l’autre et accepter ses dépenses.
Cela nécessite une totale confiance et vie fusionnelle.

Moitié-moitié pour l’égalité

Notez qu’il existe une variante. Tous les revenus peuvent ne pas être mis dans le pot commun. Le couple décide du montant des revenus qu’il a besoin de mettre en commun pour disposer du budget adéquat permettant de régler les dépenses communes. Chacun dispose ensuite de ses propres ressources pour les dépenses discrétionnaires. Dans ce cadre, l’une des répartitions possibles est que chaque dépense soit divisée en deux. Chacun verse un montant identique pour s’acquitter de toutes les dépenses communes.

 

Dans ce scénario, il est préférable qu’un compte joint, alimenté directement par chaque conjoint, soit mis en place, en plus de leur compte personnel.

La division en deux parts égales des factures peut sembler juste. C’est vrai si les écarts de revenus sont faibles au sein du couple. Si ce n’est pas le cas, toutes les dépenses communes ne vont pas pouvoir s’appuyer sur cette méthode de fractionnement, comme un achat immobilier. Pour chaque dépense importante, il convient de s’assurer que chaque conjoint va pouvoir faire face à la dépense.

Au prorata des revenus de chacun pour l’équité

Lorsque les différences de revenus sont trop importantes, les dépenses partagées peuvent être réparties proportionnellement aux revenus de chacun. L’idée reste de mettre en place un pot commun sur un compte joint, en plus des comptes personnels, mais la contribution de chacun aux dépenses communes est proportionnelle au poids des revenus de chacun. Par exemple, le conjoint qui gagne 65% des revenus du couple paye 65% des dépenses communes.
Cette notion d’équité se retrouve également dans le calcul des quotités d’une assurance emprunteur.

 

Lorsque le couple obtient ensemble un crédit affecté, l’assurance indique une répartition de la couverture qu’elle propose en cas de disparition ou une situation d’invalidité de l’autre conjoint. En cas de forte différence de revenu, il convient d’opter pour une quotité plus importante à l’intention du conjoint ayant les plus faibles revenus. Par exemple : 65 % et 35% pour l’autre. Si le conjoint ayant les plus hauts revenus meurt, l’assurance prend à sa charge 65% du restant dû. Et si c’est l’autre, ce sont les 35% des sommes devant encore être remboursées qui seront couvertes. Cette répartition peut être plus forte : 100 % pour les deux, 100% pour l’un et 50% pour l’autre. Il est important de bien conseiller les clients, car si la quotité est mal définie, et que le conjoint ayant le moins de revenus se retrouve avec une charge de crédit trop lourde par rapport à ses revenus, il risque de multiplier les impayés.

Pour conclure

Derrière la manière dont les dépenses partagées sont réparties dans un couple, il est possible d’évaluer le risque d’un impayé. Pour cela, il faut une bonne connaissance de la situation personnelle de chaque membre du couple client, le mode de vie à deux et tout seul. En effet, le poids des dépenses personnelles peut empêcher un conjoint de respecter son contrat moral de participer aux dépenses communes. La réduction ou l’absence de contribution peut entraîner l’autre dans des difficultés financières imprévues.

 

Comme il n’y a pas de solution unique, mais une solution sur mesure pour chaque couple, il est important de savoir comment s’opère la solidarité dans le couple : partage total, égalitaire ou équitable des charges du couple.

 

Une partie de la réponse vient de la nature juridique qui unit le couple : union libre, pacs ou mariage. Par exemple, chez les personnes mariées, déjà en 2014 les Notaires de France constataient que le régime de la séparation des biens avait progressé de 65% en vingt ans.

 

Cette tendance n’a pas changé avec une accentuation de l’individualisation selon l’INED. L’âge du couple aussi compte. Les plus jeunes se montrent plus ouverts au partage équitable des dépenses mais chacun reste autonome. Selon un sondage OpinionWay, 40 % des couples trentenaires propriétaires choisissent un compte commun unique, quand ils sont 55 % chez les quinquagénaires

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