Octroi de crédit. Et si on s’inspirait des USA ?

Avant d’émettre un avis favorable ou non à un crédit, les banques analysent toujours la solidité financière de l’emprunteur afin de prévenir les incidents de paiement. Elles dressent le profil du demandeur de prêt en se basant sur des critères comme l’âge, les revenus, les charges, la situation professionnelle ou encore l’état de santé. Les établissements de crédit fondent également leur verdict selon le taux d’endettement et les antécédents du particulier, notamment s’il n’est pas fiché à la FICP (Fichier national des Incidents de remboursement des Crédits aux Particuliers).

 

Afin de vérifier ces informations, les banques peuvent donc prendre un certain temps pour donner leur décision. Aux États-Unis, la situation est toute autre. Il est possible de recevoir une approbation ainsi que les fonds demandés le jour même du dépôt du dossier. Cela, grâce au Credit Score qui permet d’accélérer le processus !

Le Credit Score : un outil objectif de prédiction des risques

Outre-Atlantique, chaque Américain qui possède un numéro de sécurité sociale se voit attribuer des points représentant sa crédibilité financière : le Credit Score. Ce système de notation à trois chiffres aide les banques à évaluer la capacité de remboursement d’un emprunteur.

 

Le Credit Score est calculé par trois agences d’évaluation de crédit (Equifax, Experian et TransUnion) aux États-Unis.

Ces bureaux de crédit se basent sur des informations recueillies auprès des banques et des organismes prêteurs, qu’ils compilent ensuite dans un « credit report ».

 

Ce dossier permet de scruter à la loupe le comportement financier de l’emprunteur. On peut notamment y trouver ses renseignements personnels, son historique de crédit et de remboursement, ses dettes actuelles, le solde de son compte en banque, sa limite de crédit et des événements de crédit comme une saisie ou une faillite.

Le score FICO : une méthode de calcul du Credit Score

La cote FICO est le modèle de notation de crédit le plus fréquemment utilisé. Elle classe les consommateurs selon une fourchette allant de 300 à 850 :

  • 300 à 579 : mauvais
  • 580 à 669 : passable
  • 670 à 739 : bon
  • 740 à 799 : très bon
  • 800 à 850 : excellent

 

Des facteurs présents dans le « credit report » sont pris en compte pour fixer le score FICO :

 

  • L’historique des paiements (qui représente 35 % de la note) : des remboursements à temps
    favorisent un bon Credit Score. En effet, un retard de paiement sera inscrit dans le « credit report » et impactera sur les demandes de prêts futures.

 

  • L’utilisation du crédit (30 %) : un ratio d’utilisation élevé, soit plus de 30 % du crédit disponible, suggère des dépenses immodérées.

 

  • La durée de l’historique du crédit (15 %) : un long historique de crédits sans incident majeur – de préférence plus de 7 ans – renforce la bonne réputation de l’emprunteur.

 

  • Le mixage de crédits (10 %) : le Credit Score grimpe à mesure que la personne cumule plusieurs variétés de crédit (prêt étudiant, crédit auto, cartes de crédit, carte de station-service, hypothèque…). Cela démontre sa capacité à gérer avec succès plusieurs mensualités à la fois.

 

  • Les nouvelles demandes de crédits (10 %) : un emprunteur, qui sollicite plusieurs nouveaux crédits pendant une courte période, inspire généralement la méfiance des banques. Cette attitude suppose des problèmes de trésorerie.

Les limites du Credit Score

Le Credit Score constitue une analyse objective du risque client. Le calcul de la capacité d’emprunt s’appuie sur les données recueillies par les bureaux de crédit, ce qui écarte le jugement humain dans la décision d’octroi de crédit. Bien que fiable, ce système a toutefois des limites :

 

  • Une personne qui n’a jamais fait un emprunt ne possède pas de « credit report ». Faute d’antécédents de crédit, il est pratiquement impossible de lui attribuer un Credit Score. Cela induit qu’il est nécessaire de contracter un prêt pour obtenir… un prêt. Ce cas concerne particulièrement des profils comme les immigrés et les jeunes qui doivent construire un historique de crédits pour faire leurs preuves, souvent avec des conditions de prêt plus contraignantes – ce qui les expose à l’insolvabilité.

 

  • Les données collectées par les bureaux de crédit doivent être systématiquement mises à jour. En effet, elles risquent de devenir caduques et non représentatives de la réalité. Par exemple, la pandémie de COVID-19 a bouleversé la situation financière de nombreux ménages du jour au lendemain. Certaines personnes qui affichaient un bon score peuvent actuellement présenter un risque élevé d’insolvabilité.

 

  • Les agences de crédit ne sont pas à l’abri d’une attaque informatique. En 2017, Equifax a été victime d’un piratage des données personnelles qui a touché un Américain sur deux – soit plus de 150 millions de personnes. Ces informations comprenaient, entre autres, les noms, les adresses, les numéros de téléphone ainsi que les numéros de sécurité sociale et de permis de conduire.
    Cette fuite de données à grande échelle soulève des questions quant à l’accès à des informations sensibles dont disposent les bureaux de crédit.

Une différence culturelle avec la France

Le Credit Score est utilisé dans certains pays en Europe, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne – où il est appelé Score Schufa.

 

En France, il reste sujet à débat, car il est considéré comme une atteinte à la vie privée. Aux États-Unis, une entreprise ou une organisation peut librement demander le « credit report » d’une personne à un bureau de crédit – pourvu qu’elle ait un « objectif admissible ».

 

Quelques avancées ont été tentées dans l’Hexagone. Par exemple, en 2015, la loi Hamon avait préconisé le fichier positif. Ce registre national des crédits à la consommation avait pour but d’aider les banques à contrôler la situation financière d’un emprunteur.

 

Le répertoire devait notamment contenir des renseignements sensibles comme le surendettement, les défaillances de paiement et les prêts en cours. Le projet a finalement été enterré par le Conseil constitutionnel, parce qu’il représentait une menace à la vie privée ainsi que des dérives potentielles : l’utilisation de données personnelles à des fins commerciales.

 

Si l’idée d’un Credit Score à la française reste en suspens, les banques utilisent actuellement des algorithmes pour évaluer les risques de défaillance d’un emprunteur. L’application de ce système de notation américain n’est donc pas impossible en France. Il doit toutefois faire son bonhomme de chemin dans un pays où la protection des données et de l’intimité demeure sacrée.

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