Surendettement : une situation bonne pour personne

Environ 121.000 dossiers de surendettement ont été enregistrés par la Banque de France en 2021, pour une dette totale de 4,9 milliards d’euros. Un chiffre en baisse par rapport à 2019 mais que l’inflation et la crise énergétique pourraient conduire à la hausse. Or le surendettement a des conséquences lourdes pour les débiteurs comme pour les créanciers. Ecoute et accompagnement sont heureusement des remparts éprouvés pour l’éviter.

Faire un point sur le surendettement et sa réalité en France, c’est d’abord rappeler qu’il peut toucher tout le monde.

 

« Pour connaître le profil des personnes surendettées il faut en effet revenir sur les causes. On sait aujourd’hui que les deux principaux motifs sont la perte d’emploi et l’accident de la vie privée (séparation, divorce…). Dans ces cas-là, une personne ou un couple se retrouve avec un montant de ressources qui va subitement diminuer »

souligne Eric Beucher, Responsable Produit Surendettement et Procédures Collectives chez iQera

Et il arrive un moment où ces personnes ne peuvent plus faire face à leurs engagements vis-à-vis des créanciers quelle que soit la nature de la créance, qu’ils soient banques, propriétaires, fournisseurs d’énergie, opérateurs téléphoniques…

« Quand bien même tous les créanciers mettraient en place des voies d’exécution pour les saisir judiciairement, elles n’ont pas la surface immobilière, mobilière ou autre suffisante pour couvrir leurs dettes »

explique de son côté Frédéric Poncelet, Customer Success Manager marché Automobile et Crédit à la consommation chez iQera

Une démarche vraiment pas anodine

Ainsi, le surendettement engendre des conséquences très importantes du côté des particuliers comme du côté des créanciers. Pour les premiers, il peut, c’est vrai, être une option de dernier recours. Car en déposant un dossier de surendettement auprès de la Banque de France, ils peuvent obtenir d’elle la mise en place d’un tableau d’amortissement plus adapté à leur situation, voire une procédure de rétablissement personnel (PRP) et donc d’effacement de leurs dettes.

 

Mais qui dit recevabilité d’un dossier de surendettement dit aussi fichage pendant 5 ans. « Et c’est une démarche lourde. Ce n’est pas évident psychologiquement de se mettre « à nu » devant les créanciers et la Banque de France. Car le surendettement est une démarche déclarative. Les particuliers décident de clarifier leur situation et doivent pour ce faire exposer toute leur vie : leur contexte familial, leurs ressources, leurs charges, … », estime encore Eric Beucher. Par ailleurs, pour les créanciers, tout dossier de surendettement signifie qu’ils perdent la main. Ce qui, en d’autres termes, équivaut à une perte sèche.

 

Aujourd’hui toutefois, le nombre de personnes en surendettement a considérablement diminué par rapport à 2015, année au cours de laquelle il s’est établi à plus de 230 000 dépôts de dossiers. Mais certains signaux laissent penser qu’il pourrait repartir à la hausse. Si les mesures prises par l’Etat pendant le Covid, notamment à l’égard des entreprises et de la protection de l’emploi, ont permis d’éviter le pire, l’inflation et la crise énergétique en particulier font craindre que des foyers déjà à flux tendus n’arrivent plus à tenir l’équilibre.

 

« 8% d’inflation sur plusieurs mois signifie qu’il leur faudrait 8% de revenus supplémentaires pour faire face. Or la Banque de France a déjà estimé que la paupérisation de la société était une autre cause sous-jacente du surendettement, alerte Frédéric Poncelet.

Cela veut dire qu’en France, les pauvres sont de plus en plus pauvres. Ainsi pour 1 dossier sur 5, il n’y aucun encours bancaire. Les gens n’ont pas de crédits. Donc si des foyers au profil similaire se retrouvent sous le poids d’augmentations du coût de la vie courante pour faire leurs courses, s’éclairer, se chauffer et se déplacer, alors ils sont exposés au risque de surendettement ».

Ecouter, comprendre, s’adapter, aiguiller

L’état du surendettement en France et ses possibles perspectives haussières doivent donc conduire à accroître les actions qui permettent de l’éviter. Et tous les créanciers sont concernés. « L’idée c’est d’être à l’écoute des débiteurs, confie Eric Beucher. Nous n’allons pas nous focaliser en demandant absolument 100 euros de remboursement par mois par exemple. Si la personne n’a pas 100 euros à sortir, elle ne les sortira pas. Il faut essayer de trouver un accord adapté à sa situation financière et de solvabilité réelle. C’est une approche humainement nécessaire, mais pas seulement. Car ne pas être à l’écoute n’est pas productif à terme : aujourd’hui près d’un dossier de surendettement finit en effet en rétablissement personnel, ce qui veut dire zéro pour le créancier ».

 

Au final, la nécessité d’une approche humaine et l’expérience acquise dans la gestion de créances plaident pour la mise en place des plateformes d’information et d’aides, l’écoute des débiteurs et l’implication pour trouver des solutions dans le temps.

Ce que font de plus en plus de créanciers. Chez iQera par exemple, outre l’écoute apportée de manière générale aux clients, le dispositif Oxygène, lancé en 2021, vient tenter de répondre aux plus fragiles.

« Nous venons accompagner ces personnes en difficulté, pour des raisons financières, matrimoniales, patrimoniales, et même de santé. En ajustant les mensualités et en allongeant les délais de remboursement certes, mais pas seulement. Ce dispositif regroupe en effet des collaborateurs qui prennent le temps de comprendre leur situation et, si possible, de les orienter vers des aides auxquelles elles ont le droit sans le savoir. Cela peut leur apporter 200, 300 euros ou plus par mois et ce n’est pas rien ! poursuit Frédéric Poncelet.

 

Il est important de souligner que la Banque de France ne pourra plus faire cet accompagnement ensuite, si la situation s’est fortement dégradée.

 

Parce que le surendettement pèse lourd sur tout le monde, il ne faut donc pas négliger les causes qui y conduisent et savoir s’impliquer au-delà d’une logique unique bien souvent infructueuse, d’encaissement.

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